Ministres près… : gare aux conflits de compétences !

Le risque est de voir les ministres délégués se comporter en super Dircab là où le chef de l’Etat et le Premier ministre ont, chacun, un Dircab.

Le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba continue les consultations commencées depuis le week-end dernier en vue de la formation prochaine de son équipe à nommer par le chef de l’Etat. On croit savoir que la structuration de ce gouvernement telle que négociée par les délégués de CACH et du FCC est constituée de ministres, de ministres-délégués, de vice-ministres et de ministres près le Président de la République sans oublier le ministre près le Premier ministre.

Il est demandé aux composantes FCC-CACH qui sont éligibles au gouvernement de présenter au Premier ministre Ilunga Ilunkamba une liste de trois noms avec leurs CV « curriculum vitae » détaillé pour chaque poste qui leur est attribué. Pour le FCC, jusqu’hier soir, cette clé de répartition des postes ministériels sur leurs 42 retenus n’était pas encore effectuée. C’est Dieudonné Mwenze, le porte-parole de la composante chère au Raïs Joseph Kabila Kabange qui l’a affirmé hier tout en révélant qu’elle se fera conformément à deux principes de base à savoir le poids politique et la solidarité entre membres.

Pour déterminer le poids politique réel de chaque composante, il est prévu de recourir au calcul du quotient de proportionnalité, exactement comme dans le calcul du quotient électoral en ce qui concerne le mode de scrutin proportionnel utilisé pour l’élection des députés nationaux au premier degré et des sénateurs, au second degré. Pour trouver le quotient, il est question de prendre le nombre exact des députés nationaux / FCC et de les diviser par le nombre des poste qui leur sont réservés au gouvernement IIunkamba, soit 42.

Pour connaitre le nombre de ministres échus à chaque composante, on fait la division du nombre de ses députés par le quotient déjà déterminé. La solidarité au sein du FCC interviendra lorsqu’il faudra soutenir quelque chose (même un vice-ministre) aux partis politiques qui n’ont rien dans le quotient et donc dans le partage de postes.

On ne sait pas encore comment cette clé de répartition se fera au CACH dont les deux partis politiques principaux sont l’UDPS de Félix Tshisekedi et l’UNC de Vital Kamerhe qui ne totalise qu’une quarantaine de sièges à l’Assemblée nationale mais ont eu plus que leur représentativité par la magie de la coalition. Revenons à présent à la structuration du gouvernement proprement dite avec des ministres, des ministres-délégués, des vice-ministres et des ministres près le Président de la République et le Premier ministre.

Ces trois postes dans certains ministères comme la Défense nationale et l’Intérieur ne sont pas justifiés. D’autant que, ce n’est un secret pour personne, dans quasiment tous les ministères de différents gouvernements en RDC, le vice-ministre est généralement marginalisé par le ministre titulaire qui concentre le gros du pouvoir entre ses mains. Aucun dossier n’est aiguillé auprès du « vice-ministre » qui n’attend généralement que le déplacement du ministre titulaire pour travailler, les « vices » se tournent les pouces.

Si déjà le vice-ministre chôme, qu’en serait-il alors du ministre-délégué. D’où lui viendraient les dossiers du Cabinet à traiter. Il y a aussi dans ce gouvernement IIunga comme postes à problèmes, le ministre près le Président de la République près le Premier ministre. A la Présidence de la République, ce poste crée en effet un chevauchement avec le Directeur de Cabinet dans la mesure où les attributions sont floues. Dans la pratique, le ministre près le Président de la République devient un super « Dircab » du chef de l’Etat. Il y aura alors un conflit des compétences entre les deux postes.

SRC: mediacongo.net


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