La crise socio-politique que traverse la République Démocratique du Congo à la suite de la non organisation des élections surtout l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel rend les Défenseurs des Droits de l’Homme (DDH) et activistes pro-démocratie de plus en plus vulnérable concernant leur sécurité et même d’autres conditions de travail.
Les DDH et les activistes pro-démocratie font l’objet des enlèvements, des arrestations et détentions arbitraires, des poursuites judiciaires, de diverses menaces et autres intimidations relativement à leurs activités de Promotion et Défense des droits de l’homme et de consolidation de la démocratie.
Pour illustrer l’insécurité dont sont victimes des DDH et activistes pro-démocratie, nous citons entre autres la condamnation par le Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi à une année de prison de Maître Timothé Mbuya de l’organisation Justicia asbl, pour avoir participé à la manifestation pacifique du 31 juillet 2017 relative à la demande de publication du calendrier électoral par la CENI.
Et aussi, la journée « ville- morte » du 15 novembre 2017, organisée par le Collectif d’Actions de la Société Civile (CASC), a fait des victimes parmi les DDH et activistes pro-démocratie sur l’ensemble du territoire national.
L’intolérance, la systématisation de la répression parfois brutale et sanglante contre les manifestations publiques, les interpellations, les arrestations et détentions arbitraires des manifestants ont atteint le paroxysme en RDCongo si bien que même les mineurs à l’instar de mademoiselle Yalala âgée de 15 ans à Idjwi Sud dans la province du Sud-Kivu (interpellée et détenue pendant plusieurs heures mercredi 15 novembre au cours de la manifestation du CASC ne sont pas épargnés) ternissant ainsi l’image de la RDCongo et faisant la honte de la Police Nationale Congolaise (PNC) et des services de sécurité.
A Kinshasa, nous avons enregistré des enlèvements des activistes pro-démocratie parmi lesquels se trouve mademoiselle Bénie Bilenge Wosono, membre du mouvement « Engagement Citoyen pour le Changement (ECCHA) », elle a été entendue et détenue respectivement aux services spéciaux de la police situés dans l’enceinte de L’IPKIN et au siège de l’Administration Générale de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) sis, Immeuble ex UCB dans la commune de Gombe.
Tout compte fait, la VSV condamne avec la dernière énergie, les intimidations, les menaces et les poursuites judicaires proférées contre les DDH et les Activistes pro-démocratie et invite les autorités rdcongolaises à mettre un terme à ces pratiques qui vont à l’encontre des engagements de tout Etat en matière des droits humains notamment respecter, protéger et réaliser les droits de l’homme.
En définitive, la VSV attire l’attention des autorités congolaises, particulièrement celles des services spéciaux de la police et de l’Agence Nationale des Renseignements sur la vie et la sécurité de mademoiselle Bénie Bilenge Wosono qui a fait l’objet d’intimidations et des promesses de représailles si elle ne renonçait pas à ses activités de militante pro-démocratie y compris ses deux collègues en l’occurrence messieurs Ben José LUENDU et Christian LUMU qui vivent dans une situation d’insécurité permanente.
Fait à Kinshasa le 23 novembre 2017
LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)
Par: AMN