Les autorités congolaises ont demandé samedi aux sociétés minières étrangères de transférer obligatoirement en République démocratique du Congo 40% de leurs bénéfices issus des exportations de minerais pour lutter contre le manque de devises qui frappe la RDC.
« Je viens d’être instruit par le chef de l’État de demander aux opérateurs miniers implantés au pays l’obligation de rapatrier conformément à la loi 40% de bénéfice sur toute exportation de minerais », a déclaré le ministre de l’Économie Joseph Kapika, à la clôture de la semaine minière de la RDC.
La manifestation, qui en est à sa deuxième édition, a réuni à Lubumbashi, capitale de la province du Haut-Katanga, « 1.500 représentants d’entreprises minières » pendant deux jours, selon Simon Tumawaku, vice-président de la chambre des mines à la Fédération des entreprises du Congo (FEC).
Le Code minier congolais promulgué en 2002 oblige les opérateurs miniers œuvrant en RDC de faire rapatrier par le circuit bancaire 40% des revenus bruts en devises étrangères de leurs exportations mais la disposition légale n’est pas systématiquement respectée.
Le ministre a averti que « les entreprises qui ne respecteront pas cette disposition subiront les rigueurs de la loi ».
Depuis le début de l’année 2016, la situation des finances publiques du pays n’a cessé de se détériorer avec la baisse des prix des matières premières sur les marchés mondiaux alors que le cuivre et le cobalt extraits en RDC représentent 80% des recettes d’exportation.
Actuellement la monnaie nationale, le franc congolais (FC), a perdu la moitié de sa valeur par rapport au dollar. De 1.045 FC en juin 2016, un dollar vaut aujourd’hui 1.550 FC sur le marché des changes de Kinshasa, la capitale, et dans plusieurs autres villes.
A la crise économique et sociale en RDC s’ajoute la crise politique aggravée par le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, à qui la Constitution interdit de se représenter et dont le mandat a échu le 20 décembre.
Les évêques ont accusé vendredi qu' »un groupes de Congolais « abusant manifestement de leur pouvoir, s’octroient des avantages économiques faramineux », alors que la population congolaise, miséreuse, voit sa situation empirer avec la crise économique.