L’opposant congolais en exil Moïse Katumbi a assuré vendredi que son retour au pays était « imminent » après que le comité des droits de l’homme de l’ONU a sommé les autorités de la République démocratique du Congo de l’autoriser à rentrer et d’assurer sa sécurité.
« Je vais rentrer au pays. Mon retour est imminent », a déclaré l’ancien gouverneur du Katanga (sud-est), sans vouloir préciser de date, au cours d’une conférence de presse à Paris.
Autorisé à se rendre à l’étranger pour suivre des soins médicaux depuis mai 2016, l’opposant a été depuis condamné en RDC à trois ans de prison pour spoliation d’immeuble et attend de comparaître devant la justice pour une affaire de recrutement présumé de mercenaires. Les autorités congolaises ont promis de l’arrêter dès son retour.
Récusant ces accusations, M. Katumbi avait porté plainte le 2 juin auprès du comité des droits de l’homme de l’ONU à Genève contre le gouvernement du président Joseph Kabila qu’il soupçonne de vouloir l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle, théoriquement prévue avant la fin de l’année.
L’institution onusienne a accusé réception de sa plainte dans une lettre datée du 13 juin où elle demande à l’Etat congolais de « prendre toutes les mesures nécessaires en vue d’assurer » que M. Katumbi « puisse rentrer en République démocratique du Congo et puisse participer, librement et en toute sécurité, en tant que candidat, aux élections présidentielles ».
Selon ce texte communiqué à la presse par Eric Dupond-Moretti, avocat de M. Katumbi, l’Etat congolais est également tenu de garantir à l’opposant « son droit à la liberté et à la sécurité en le protégeant contre toute forme d’arrestation ou de détention arbitraire », pendant toute la durée d’examen de sa plainte à Genève.
« Ce n’est pas un appel, c’est une injonction », a souligné Me Dupond-Moretti, qui a annoncé son intention de « saisir la MONUSCO » (Mission de l’ONU en RDC) pour assurer la « protection efficace » de son client, « pour ne pas qu’il lui arrive malheur ».
« Je rentre avec une garantie des Nations unies », a relevé Moïse Katumbi. « Je dois aller faire campagne au pays et sauver le peuple congolais ».
Ancien allié du président Kabila, Moïse Katumbi a rompu avec lui en septembre 2015 et a été choisi un an plus tard comme candidat à la présidentielle par l’opposition.
Âgé de 45 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. Un accord entre la majorité et l’opposition prévoit la tenue de l’élection présidentielle fin 2017.
« Si les élections ne sont pas organisées » cette année, « Kabila doit partir », a martelé vendredi Moïse Katumbi.