Le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies a ouvert à Genève en Suisse un dialogue interactif sur la situation des droits de l’homme. Sont intervenus successivement : le vice-président du Conseil, Ambassadeur de la Suisse; Madame Gilmore, Haut Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme; Maman Sidikou, Representant spécial du SG des Nations Unies et Chef de la Monusco; Madame Minata Samate Cessouma, Commissaire aux affaires politiques de la Commission de l’Union Africaine; et Me Georges Kapiamba, Président de l’Association congolaise pour l’accès à la Justice (ACAJ).
Prenant tous la parole tour à tour et à l’exception de la Ministre des droits humains de la RDC, Madame Marie Ange Mushobekwa, tous les panelistes ont reconnu que la situation des droits de l’homme en RDC est très préoccupante sur tous les plans. Elle est caractérisée par : -répression systématique de l’exercice des libertés publiques dans le contexte d’un processus électoral qui n’est pas indépendant, ouvert ni participatif, – des arrestations et détentions arbitraires des opposants et membres de la Société civile opérées par le services de sécurité et l’armée en violation des lois de la RDC pour avoir appelé au respect de la Constitution et à la tenue des élections conformément à l’accord du 31/12/2016, -insécurité généralisée avec des crimes graves commis par des milices et forces Gouvernementales en toute impunité, -Impunité que jouissent les responsables de services de sécurité auteurs d’arrestations et détentions arbitraires, -instrumentalisation de la Justice et son manque d’indépendance…
En particulier, le Représentant de la Société civile a dénoncé la criminalisation systématique de l’exercice des libertés publiques principalement les libertés d’association, de manifestations et Réunions publiques, d’expression et d’opinion sans oublier les restrictions illicites au travail des journalistes qui couvrent les rassemblements publics de l’opposition comme des organisations non gouvernementales et mouvements citoyens. Il a condamné les arrestations arbitraires de 4 militants Lucha à MbujiMayi depuis le 15/07/2017; détention et condamnation à 8 mois de 4 activistes sur 5 à Lubumbashi; 11 de Filimbi le 19/09 à Bunia, 17 artistes et journalistes le 20/09 et 27 de Lucha et Il est Temps à Kinshasa pour avoir contesté l’invalidation des passeports demi-biométriques. Il a exigé la libération de ceux encore en détention. Il a aussi dénoncé le refus du Gouvernement d’exécuter les décisions du Comité des droits de l’homme dans le dossier Eugène Diomi Ndongala depuis 10 mois; et celui de Moise Katumbi sur des mesures conservatoires il y a plus de deux mois. Enfin, il a demandé au Conseil d’exiger du Gouvernement congolais la cessation de la répression, le respect des mesures de décrispation politique de l’accord du 31/12/2017 et l’application de deux décisions du Comité des droits de l’homme en faveur de Diomi Ndongala et Moise Katumbi sans oublier la réouverture de tous les médias de l’opposition fermés. La séance a été suspendue et renvoyée demain à 9heures. Elle se déroulera comme suit: les chefs de délégations des États membres du Conseil des droits de l’Homme vont intervenir pour faire leurs observations et éventuellement poser des questions de clarification aux membres du panel.
Après, suivront les interventions des Organisations non Gouvernementales accréditées au Conseil, les réactions des panelistes, les engagements du Gouvernement congolais et l’adoption de la résolution par le Conseil des droits de l’homme le jeudi 28/09/2017.
Par ailleurs, il faut signaler que Me Georges Kapiamba a demandé au Conseil des droits de l’homme de garder la RDC sous surveillance et assistance technique, et qu’aux États membres de ne pas l’admette d’abord en tant que membre aussi longtemps que la situation des droits de l’homme ne se sera pas améliorée suivant les standards internationaux.
Par: AMN