Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD ce mardi 27 juin 2017 , le secrétaire général de la CENCO a souligné que la dernière déclaration des évêques faite vendredi 27 dernier était dans le cadre de la mission « prophétique » c’est-à-dire d’être des « éveilleurs » de la population, d’être la sentinelle de la communauté, dénoncer et annoncer à temps et a contre temps pour le bien-être du peuple congolais.
Débout congolais , c’est le thème du message que vous avez lancé à l’issu de votre séminaire avec les évêques. Que cela signifie ?
Après avoir pris conscience de la situation du pays qui va de mal en pire , ayant considéré le fait que malgré leur interpellation les politiciens à tenir compte des aspirations profondes de la population notamment en respectant de bonne foi l’accord, les évêques ont décidé de s’adresser directement à la population pout éveiller leur conscience , leur faire comprendre qu’ils doivent prendre leur destin en main , que l’homme politique congolais n’est pas de bonne foi.
Ça sous-entend quoi prendre leur destin en main ?
C’est-à-dire ils doivent arriver à faire pression, à montrer aux politiciens qu’ils ne sont pas d’accord avec eux, ils doivent tenir compte de leurs aspirations, c’est pour cela les évêques ont organisé à travers la CENCO une campagne de sensibilisation aux manifestations pacifiques pour que ça ne soit pas non plus une anarchie
Vous avez initié une campagne de sensibilisation ?
La campagne a été lancée vendredi. maintenant les commissions diocésaines « Justice et paix » vont s’y mettre, ils vont éduquer et sensibiliser la population pour les aider à réagir de façon constitutionnelle , à défendre leurs droits
La campagne va durer combien de jours ?
Je sais seulement qu’elle a commencé mais je n’ai pas les détails de timing mais ça dépend aussi d’un coin à un autre parce que la mobilité n’est pas la même.
Quelle est la responsabilité des uns et des autres dans cette situation de crise qui se vit dans le pays ?
Je ne veux pas entrer dans les détails de partage de responsabilité, ce qui est certain est que les uns et les autres sont responsables évidemment ceux qui gouvernent ont plus de responsabilité que les autres qui ont aussi leur part et donc la chose que les évêques veulent ce qu’on respecte de bonne foi l’accord parce qu’ils sont convaincus que c’est l’unique feuille de route capable de sortir pacifiquement le pays de cette crise qui ne fait que s’aggraver.
Cependant du côté gouvernement on accuse la CENCO de n’avoir pas designer le mal en son nom ?
Ça ce sont des spéculations politiciennes, on ne spécule pas avec la vie humaine. Vous voyez la réalité souffrante et vous allez dire que le gouvernement, n’a rien à voir avec cette souffrance-là ?
Le porte-parole du gouvernement vous accuse d’avoir soutenu ceux qui veulent la Balkanisation de la RDC à l’Assemblée générale des droits de l’homme à Genève, qu’en dites-vous ?
Ça n’a vraiment pas simplement pas de sens, vous savez que la CENCO c’est l’institution qui a organisé il y a quelques années une marche au niveau national pour dire non à la Balkanisation et les évêques sont parmi les rares personnes qui sont cohérentes dans leurs façons d’agir, ils ne sont pas comme les politiciens qui disent le contraire de ce qu’ils croient, dans le dernier message des évêques, ils font allusion à la Balkanisation dans le sens de condamner, ils sont inquiets
Quel est rôle que la CENCO compte jouer dans la situation politique actuelle ?
Les évêques demeurent fidèles à leur mission prophétique c’est-à-dire d’être des éveilleurs de la population, d’être la sentinelle de la communauté, dénoncer et annoncer à temps et à contretemps pour le bien-être du peuple congolais
On vous accuse d’avoir un penchant pour le Rassemblement de l’opposition
Pour quel gain ? Qu’est ce qui garantit que l’opposition où le Rassemblement fera mieux demain ? On a aucune garantie, les évêques n’ont aucun agenda avec l’opposition, la préoccupation des évêques aujourd’hui c’est une solution durable pour améliorer les conditions de vie des congolais
Votre dernier mot ?
J’aimerai que les évêques soient bien compris, qu’ils ont parlé que comme les prophètes, leurs messages se terminent par une invitation à la prière et n’a aucune ambition politique, jamais un évêque, même pas un prêtre ne sera candidat au niveau provincial où national.