La construction de sauts-de-mouton dans différents carrefours de la ville et d’autres travaux d’infrastructures sur l’ensemble de la République, sont là les grands axes du Programme de 100 de Félix Tshisekedi qui, visiblement, avancent à pas de tortue faute de décaissement normal de moyens financiers.
Des sources proches du Gouvernement indiquent que, lors du Conseil des ministres du 29 novembre 2019, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a personnellement mis en cause Sele Yalaghuli, ci-devant Ministre des Finances, l’accusant de bloquer intentionnellement la sortie des fonds destinés au financement du programme de 100 jours. Est-ce à dire qu’il y a une mauvaise foi de la part du ministre FCC des Finances, au point de bloquer les financements destinés au programme de 100 jours du chef de l’Etat ? En réalité, il n’en est rien. Le problème, le vrai, c’est que sur terrain, la donne a changé. Car, au départ, le programme de 100 jours, tel que lancé le 2 mars 2019 sur la place Echangeur de Limete, était hors budget. Et, le contexte ayant fondamentalement changé, aussi avec la mise en place, début septembre, du gouvernement Ilunga Ilunkamba, la raison du blocage est à rechercher plutôt ailleurs. La vérité est que le programme de 100 jours du Président de la République doit se joindre aux exigences d’une gestion orthodoxe des finances publiques.
Sans oublier la donne des discussions engagées entre la RDC et le Fonds monétaire international (FMI) dont les échanges assortis de 6 critères quantitatifs et 6 repères structurels que le gouvernement doit respecter en vue d’obtenir le décaissement de près de 400 millions USD d’appui à la balance des paiements.
Parmi ces conditionnalités, il y a, entre autres, «ne pas creuser le déficit des finances publiques ; dépenser en fonction de disponibilités; ne pas contracter des emprunts non confessionnels, pour ne pas dégrader la viabilité de la dette; ne pas garantir des emprunts de l’Etat par les réserves internationales ; ne pas accumuler des arrières de dettes ou des salaires».
C’est dire que les difficultés dans la mise en œuvre du programme de 100 jours ne se situent nullement dans une quelconque mauvaise foi du ministre des Finances. Il y a bien des facteurs qui rentrent en compte notamment, l’obligation d’éponger fin décembre le déficit public en vue de se conformer aux exigences du FMI. C’est pour cette raison que le gouvernement a décidé d’explorer d’autres sources de financement, entre autres, les bons du trésor et le marché financier.